Le projet de loi sur la bioethique doit autoriser la PMA a chacune des jeunes femmes.

Celles qui se lancent sans compagne ni compagnon dans la maternite seront pourtant bien stigmatisees. Elles temoignent.

Elles n’en peuvent environ cette chanson, Elle a fera 1 bebe toute seule. Elles n’ont pas grand chose contre Jean-Jacques Goldman, mais il faudrait arreter d’associer un maternite de quadras celibataires a celle des femmes des annees 80.”La generation des feministes post-68, meres et battantes, voulaient prouver qu’elles pouvaient se passer des hommes, explique Audrey Page, 41 annees, enceinte de 10 mois. Ce n’est gui?re mon cas.” “De surcroit, nous sommes celibataires, mais nullement seules, rencherit Isabelle Laurans, 45 annees, maman de la fillette de 4 ans. Nous sommes entourees via des familles, nos couples d’amis, les potes.” Donc on oublie Goldman, en attendant une autre chanson – de Clara Luciani peut-etre ? – via ces maternites passees au second plan pendant le debat dans la PMA Afin de l’ensemble de.

“Le celibat, un statut transitoire”

Mes celibataires qui souhaitent avoir acces en France a Notre PMA auraient adore etre plus entendues, mais cela s’avere ardu car elles ne sont nullement federees. Le stigmate du celibat ? “A 40 annees, pour moi, n’avoir ni conjoint ni enfant, c’est un tantinet la honte”, explique Audrey Page. Dans l’inconscient collectif, “les celibataires sans enfant seront effectivement vues comme trop exigeantes, inconstantes ou carrieristes”, confirme Virginie Rozee Gomez (1), sociologue a l’Institut national d’etudes demographiques (Ined). Depuis qu’Audrey Page a annonce sa grossesse et explique “qu’il n’y a aucun papa”, on lui renvoie “soit qu’elle est une pauvre fille, incapable de garder 1 homme, soit qu’elle reste une Amazone anti-homme” . J’ai realite reste a J’ai fois moins complique et plus complexe. Audrey n’a gui?re ete souvent celibataire.

Elle a vecu 2 belles histoires avec des hommes, deja peres, ayant mis un moment a lui dire que, enfin, ils ne voulaient plus d’enfant. Notre premier le lui a annonce votre matin au reveil, apres deux annees de life commune avec ses trois enfants a lui. Elle avait 34 ans, elle est part. “Je l’ai vecu comme une double peine : perdre l’homme que j’aimais et me retrouver dans la zone rouge d’une fertilite.” Le deuxieme ne lui a jamais evoque non, mais il l’a quittee. Elle avait 40 ans. “L’ambivalence des hommes qui regardent les femmes de 35 annees sans enfant, mais qui trouvent celles de 38-40 ans trop compliquees parce qu’elles n’en ont nullement, on en parle ?” Entre des deux, elle avait fera vitrifier des ovocytes a Barcelone. A 40 ans, elle a commence un parcours de PMA a rebondissements en Espagne. Le bebe pourrait naitre le 24 decembre, et cela amuse nombre le psy.

“Nous anticipons pour avoir la faculte de votre projet de famille”

“Audrey a eu la totalite des hommes qu’elle voulait”, confie son amie de vingt ans. Si elle avait souhaite Realiser 1 enfant seule, elle aurait arrete la pilule, piege 1 amant tout d’un apri?m. Mais ce qu’elle desirait, c’est un bebe de l’amour. “Ces femmes qui partent Realiser des PMA a l’etranger ont interiorise la norme de l’union heterosexuelle pour fonder une famille, explique Virginie Rozee Gomez. A tel point qu’elles ont attendu qu’un homme soit en phase avec leur desir d’enfant. Or, soit elles ont connu une conjugalite chaotique, soit le projet a deux n’a nullement tenu, et elles se seront retrouvees a 35-40 annees pressees par un horloge biologique. C’est une maternite” en solo “par defaut” souligne la sociologue Dominique Mehl (2), directrice de recherche au CNRS. “Elles s’y resignent apres avoir renonce a l’enfant de l’amour, au couple parental. Mais elles continuent de croire au prince charmant.”

L’histoire de Claire, comme, fera rever ses potes. Elle a congele ses ovocytes a 37 annees, faute d’un homme dans sa life. “Cela a apaisee des annees. Et, a 41 annees, un ete ou je me sentais en forme, J’me suis decidee.” Elle a choisi 1 donneur sur catalogue. En parallele, elle reste tombee amoureuse. Elle est partie a Londres Realiser une FIV (fecondation in vitro). Elle en a informe l’homme qu’elle venait de approcher. Elle reste revenue enceinte. L’amoureux reste reste. Ils vivent en tribu recomposee avec ses trois enfants a lui et ses jumeaux a elle. “Celibataire, J’me sentais hors cadre, marginalisee. Je suis revenue dans la norme”, analyse-t-elle, a 44 ans. Ses parents, bourgeois, catholiques, sont ravis. “Ma mere, ultra BCBG, milite presque Afin de la PMA.” Claire, directrice d’une marque de cosmetiques, ne le cache gui?re : “Mes premiers mois, pour ne pas devenir zinzin, j’etais dans une nounou la nuit, mais c’est un engagement financier important.”

De le cote, Audrey, directrice marketing au luxe, a pu s’entourer d’un “ecosysteme PMA”(psychologue, osteo, acupuncteur. ), en plus des 30 000 euros depenses pour la clinique privee et les allers-retours a Barcelone. L’autre apri?m, au cours d’un apero au e arrondissement, elles se sont retrouvees a quatre meres celibataires dans la cuisine. Toutes ont concu a l’etranger grace a un don de sperme, un double don (sperme et ovocytes) ou un don d’embryon. “Plusieurs deputes se sont inquietes que les familles viennent grossir les rangs des familles monoparentales precaires, observe Isabelle Laurans, cofondatrice http://datingmentor.org/fr/dominicancupid-review de l’association Mam’ensolo. Mais nous n’avons pas la meme histoire que nos meres qui se retrouvent soudain seules a elever leurs bambins. Nous savons que nous serons seules, et nous anticipons Afin de etre sures d’avoir les moyens de ce projet de famille.” Elle-meme enseignante, elle s’est imposee de reussir l’agregation avant de partir en Belgique faire une FIV.

“Elles se mettent la pression pour etre de bonnes meres”

J’ai sociologue Virginie Rozee Gomez, de l’Ined, a invente le concept de “monomaternite”. “Mes familles monoparentales sont la majeure partie du temps issues d’une rupture, d’une separation, d’un divorce, tout d’un veuvage, avec le trauma et les baisses de niveau de vie que i§a implique, explique-t-elle. Ce n’est pas la situation des monomaternites qui disposent, avec ailleurs, tout d’un certain capital socioculturel et economique. Il n’y a aucun raison qu’elles se retrouvent dans une position de vulnerabilite.” Accusees d’etre egoistes quand elles n’avaient pas d’enfant, ainsi, de l’etre encore quand elles font des enfants seules, ces quadras se “mettent beaucoup la pression Afin de etre de bonnes meres”, estime Isabelle Laurans.